Point de vue psychanalytique:
* Dans la problématique qui consiste à déterminer le profil de l’abuseur sexuel, le symptôme comporte une dimension sexuelle.
* Pour nombre d’abuseurs il peut paraître erroné de parler d’identité sexuelle car celle-ci est le résultat d’une organisation psychique et développementale qui fait défaut.
* Le conflit psychique va générer une tension intrapsychique.
Pour que l’individu puisse retrouver une certaine aise, cette tension devra être « liée » et 3 modes principaux seront à disposition de l’appareil psychique :
1. La somatisation
2. Le passage à l’acte
3. La mentalisation
Pour les deux premiers points dès que la tenson se présente elle se lie dans le corps ou dans le passage à l’acte et cela sans détour par la pensée, la symbolisation, la fantasmatisation. Cela permet à l’individu d’obtenir satisfaction sur le plan mental avec différentes alternatives de gratifications différées. La personne qui mentalise sera moins sujet à la somatisation et au passage à l’acte.
Selon certains auteurs on peut distinguer 2 types d’abuseurs :
1. Le type « passif-dépendant » :
D’apparence pudique et moraliste (voire religieuse) l’abuseur envoie un message de fragilité. Soumis aux autres lorsqu’il s’agit de définir la relation il peut accepter la prédominance de son partenaire, inspirer la tendresse et le désir de protection ;
Il se lie fortement à sa victime sans fréquenter d’autres personnes. Les relations sexuelles avec le partenaire sont rares ou inexistantes : l’objet du désir devient l’enfant car il se sent trop inadéquat pour se tourner vers d’autres femmes.
2. le type « agressif-dévorant » :
L’attitude ici est plutôt expansive, conquérante, méprisante de l’environnement social. Il montre une volonté de coloniser, de contrôler, de soumettre les autres en revendiquant la tyrannie et le despotisme. On peut voir la violence verbale, physique et psychologique sous forme d’injures, d’humiliations, de mépris à l’égard des faibles, des femmes.
Il imposera sa loi sexuelle (et autre)sur tous ses sujets. Il est très craint, car l’abus sexuel sera accompagné souvent de sévices physiques graves.
Conclusions à propos de ces deux types d’abuseurs
Le point commun de ces derniers c’est une carence affective, un manque flagrant de stabilité et de continuité dans le contact avec la figure maternante. L’enfant ne réussit pas à identifier comme source de satisfaction un ensemble de stimuli stables susceptibles de devenir un « objet aimé et aimant » réel.
Qu’ils soient actifs ou passifs, on peut qualifier sans hésiter les pères incestueux de pervers.
L’abuseur nie l’existence de l’autre et l’utilise à des fins purement personnelles.
L’abuseur ne poursuit qu’une seule envie, celle d’assouvir ses désirs personnels. Inconscient de ce qu’il fait subir à son enfant, il n’a aucun respect pour lui. Il y a une grande distance entre l’acte commis et ce que l’agresseur en perçoit, il se sent irresponsable.
Source : http://tecfa.unige.ch/tecfa/teaching/UVLibre/9900/bin58/profinc.htm