Structure de Richat
La structure de Richat ou dôme de Richat, surnommé « l'œil de l'Afrique » ou traditionnellement Guelb er Richât, près de Ouadane en Mauritanie en plein désert du Sahara, est une ancienne « énigme scientifique » de 50 km de diamètre, qui ne s'observe pleinement que depuis l'espace. Largement révélé en 1965 par une mission Gémini américaine, ce serait d'après les dernières interprétations scientifiques géologiques, le résultat d'un phénomène volcanique géant, vieux de 100 millions d'années (Crétacé), totalement effondré suite à une longue érosion différentielle.
Cette structure a été pour la première fois signalée dans les cartes au 1/200 000 de l'Institut géographique national français en 1963. Elle fut visitée par divers géologues dont Théodore Monod2, dès les années 1950. Elle a par la suite attiré l'attention des premières missions spatiales à cause de sa forme caractéristique en oculus dans un paysage désertique assez monotone.
Décrite de façon imagée comme une ammonite gigantesque dans le désert, la structure, qui a un diamètre de près de 50 kilomètres et des dénivelés de 30 à 40 m, est devenue un point de repère pour les équipages des navettes spatiales.
Elle se situe dans le désert de Maur Adrar, aux confins du massif de l’Adrar et de l’erg de la Maqteir ou Majâbat Al Koubra.
Le terme pluriel de Richat ou Richât (Rich au singulier), proviendrait d'un mot assanya (langue arabe parlée en Mauritanie) signifiant « les plumes » ou « les bras de plumes », faisant allusion aux formes de mini cuesta circulaires. Semsiyyât, autre mot local signifiant « les enfants », désignerait des formes plus petites de ces reliefs
Initialement interprétée comme une structure d'impact de météorite à cause de sa forte circularité, les géologues pensèrent ensuite à un soulèvement symétrique de type anticlinal circulaire.
Théodore Monod qui étudia ce phénomène avec ses collègues, publia dès 1973 des hypothèses proches de l'explication communément acceptée aujourd'hui2.
Depuis les années 2000 il est en effet acquis que la structure de Richat est issue d'une forme rare de volcanisme géant, vieille de 100 millions d'années (Crétacé), qui a créé un dôme magmatique associé à des remontées géothermales. Le terrain en place situé au-dessus du dôme, composé de sédiments déformés par la poussée, a fini par s'effondrer totalement à la suite d'une longue et lente érosion après dissolution des couches calcaires1.
Les quartzites du paléozoïque, qui composaient les couches de la structure alternant avec le calcaire, ont mieux résisté à l'érosion et forment aujourd'hui les anneaux résiduels concentriques de la structure.
D'autres phénomènes semblables, quoique moins spectaculaires, sont maintenant reconnus.