Le déclin observé dans la recherche clinique est préoccupant. Il est donc réconfortant de lire les résultats de l’étude transversale sur les sueurs nocturnes réalisée par Mold et al. Cette étude alimente le savoir actuel sur les sueurs nocturnes et soulève de nombreuses questions pouvant faire l’objet de recherches plus approfondies. Dans le modèle multidimensionnel, seulement trois facteurs étaient associés à des sueurs nocturnes au sens pur (les sujets qui n’avaient pas de sueurs le jour): le syndrome de la panique (tous les patients), les troubles du sommeil (les hommes et les patients plus âgés) et les bouffées de chaleur (les femmes). Les types de troubles du sommeil ne sont pas précisés. Une très forte prévalence des sueurs nocturnes toutes causes confondues a été observée, quoique seulement quelques patients aient mentionné ces sueurs à leurs médecins.
Ces constatations soulèvent des questions concernant l’évolution naturelle et la signification clinique des sueurs nocturnes, leur valeur de prédiction de troubles comme le syndrome de la panique et les stimuli qui amènent les patients à consulter leur médecin de famille – ce que Feinstein appelle le stimulus iatrogène.
Il est plausible de faire un lien entre les sueurs nocturnes et le syndrome de la panique, compte tenu que les deux peuvent produire une poussée soudaine d’activité dans le système nerveux autonome. Le cœur qui bat la chamade, les sueurs et les tremblements sont les trois symptômes les plus fréquents des attaques de panique; les bouffées de chaleur sont ceux qui sont les moins fréquents. Dans la quatrième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV), on dit qu’il faut un minimum de quatre parmi une liste de 13 symptômes pour diagnostiquer les attaques de panique et ces attaques doivent survenir soudainement et atteindre leur paroxysme en 10 minutes. Les attaques répétées, avec des changements de comportement ou de l’anxiété et de l’appréhension entre les attaques, sont des conditions requises pour un diagnostic du syndrome de la panique. Le DSM-IV reste silencieux sur les attaques nocturnes mais quelques études les ont décrites comme étant fréquentes. Les attaques de panique nocturnes sont parfois mal diagnostiquées comme étant des épisodes d’apnée du sommeil. On en connaît très peu sur l’évolution naturelle du syndrome de la panique. L’étude dont sont tirées la majorité des données pour le DSM-IV n’a fait le suivi des cas que pendant une seule année.
Source : http://www.cfpc.ca/cfp/2005/feb/vol51-feb-college-2_fr.asp